
La préparation hivernale se termine… Les « bitumeurs » et les « traileurs » sont heureux de retrouver leur terrain de jeu préféré… Et ce dimanche 24 février 2019, les amoureux de la nature et des baskets à crampons ont pu renouer avec les chemins de terre, des bois et les bosses de la vallée de la MEUSE et de la SEMOY…
Pour débuter la saison de trail, l’AYMON TRAIL n’est pas la plus accessible des courses…Tracé dans le parc naturel régional des ARDENNES, à quelques kilomètres de la frontière belge, les parcours de 15 et 32KM et surtout le dénivelé positif (700M ou 1700M) ne sont pas destinés aux novices de la discipline… et même les traileurs les plus aguerris peuvent être surpris, surtout en ce début de saison, par ce parcours très technique ne laissant que très peu de moments de répit.

Séduits par les paysages ardennais du parcours et malgré la difficulté de la course, ils sont pourtant nombreux, chaque année, à prendre le départ de chacune des courses proposées. Sur cette 5ème édition, ils étaient ainsi près de 700 coureurs à prendre le départ du trail de 32KM (et beaucoup moins à franchir la ligne d’arrivée).
Parmi eux, trois coureurs du FOOTING LOISIR GUIGNICOURTOIS: Julien BAUDESSON, Rémi SARTI et Alain BLITEK, notre « traileur addict » (seconde participation).
Pour tous les trois, une course débutée avec envie et terminée au mental. Les bosses ardennaises et le dénivelé positif et négatif (avec plusieurs fois près de 300M de dénivelé en 3KM) ont fait souffrir nos coureurs mais ne les ont pas arrêtés. Après plus de 5H00 d’effort, Rémi franchira la ligne d’arrivée suivi, quarante minutes plus tard de Julien et Alain, eux-mêmes séparés de quelques secondes… Tous, fatigués, mais fiers d’avoir vaincu l’AYMON TRAIL et contents d’avoir vécu ce moment ensemble.
Un grand bravo aux organisateurs, l’association K Raid ARDENNES qui, chaque année, accueillent, avec beaucoup de professionnalisme les coureurs français et frontaliers.
La course de Julien:
« Après un départ fictif (8H45 pour un départ à 9H00), nous nous retrouvons tous les 3 au pied de la première côte avec une attente de 5 minutes pour attaquer la « montagne ». Nous enchaînons ensuite les dénivelés et les descentes sans difficulté… et pourtant il y en a!
Au bout de quelques minutes, Rémi trouve son rythme et prend le large. Je cours avec Alain qui me distance dans les montées et que je distance, à mon tour, dans les descentes. Au 15ème kilomètre, je sens les premières sensations de crampes… Aïe, il reste encore 17KM !
Au ravitaillement du 16ème kilomètre, Alain me conseille du manger « salé » pour éviter, ou au moins retarder, les crampes. Alors qu’Alain repart rapidement, je reste encore un peu pour manger des chips 😋! Je reprends tranquillement ma route dans les bois quand Benjamin (VENET) qui s’apprête à prendre le départ du 10KM de MORCOURT m’appelle.
Lorsque le 20ème arrive, les sensations de crampes ont laissé la place aux… grosses CRAMPES 😱, les vraies, douloureuses qui t’arrêtent et qui te font douter sur l’issue de la course.
Je cours seul maintenant !
Au kilomètre 25 (26 sur ma montre!), je retrouve Alain. Lui aussi vient d’avoir ses premières crampes… Le dos aussi fait mal, les pieds tapent sur l’ardoise ardennaise de la montagne.
Au 27ème kilomètre, Alain s’échappe de nouveau et disparaît de ma « ligne de mire ». A cet instant, il n’y a plus que le mental pour m’emmener jusqu’à la ligne d’arrivée et seul cet objectif compte. On en oublie que notre corps souffre!
Lorsque le kilomètre 29 arrive, j’ai consommé toute mon eau et il ne me reste plus qu’un gel sucré (sur les 4 du départ). Je le dévore avant la dernière côte. Une fois en haut, j’ai l’espoir de n’avoir plus qu’à descendre jusqu’à l’arrivée…. mais pas tout a fait, tant pis! Je me paie le luxe d’accélérer le rythme pour ne pas faire trop attendre mes deux compères qui doivent déjà être à l’arrivée! Ma montre affiche désormais 32KM et on me dit qu’il reste encore 2,8KM… C’est dur!!
Je me précipite dans le premier ruisseau venu pour me désaltérer avant de rallier l’arrivée. Dernière descente… A ma surprise, j’aperçois Alain qui est comme moi, cassé, sans force mais avec l’envie d’aller jusqu’au bout.
Je l’entraîne dans mon sillage mais à 450M de l’arrivée, je ne trouve plus les mots pour finir ensemble. Plus que 50M… Petit clin d’œil à Rémi déjà là depuis 40 minutes…
Enfin, après 5H50 d’efforts, l’arrivée … Et fier d’y être! Alain arrive quelques secondes après. La suite vous la connaissez: raisins secs, bananes, pains d’épices, coca…. »