SAINTELYON – 04.12.2017
Qu'elle fut difficile cette 64ème édition de la SAINTELYON… Vent, froid, neige, verglas, dénivelé… Rien n'a été épargné aux 17000 participants et surtout aux 7000 coureurs au départ de l'épreuve la plus longue du wee-end, le 72KM. Il fallait avoir les nerfs solides quand, au milieu de la nuit, il fallait se résoudre à descendre sur les fesses les descentes rendues infranchissables debout par le verglas… Il fallait avoir les nerfs solides pour lutter contre les envies d'abandon tant les conditions climatiques extrêmes devenaient, par moment, insupportables… Il fallait avoir des nerfs solides pour poursuivre sa route, coûte que coûte, alors que les douleurs de plus en plus fortes rendaient chaque pas plus difficiles les uns que les autres… Il fallait aussi avoir des nerfs solides pour être capable, quand il en était encore temps, de dire STOP après avoir tout donné, de savoir écouter son corps pour ne pas faire le pas de trop…
Mais qu'elle fut belle la délivrance, la joie, l'émotion de tous les coureurs, de tous NOS coureurs quand ils eurent franchi cette fameuse ligne d'arrivée 11 à 12H00 après leur départ, quand ils purent se ravitailler et porter fièrement le maillot "finisher" de la course. Sans nul doute, l'expérience sportive la plus éprouvante de leur vie mais celle aussi, sûrement, qui laissera le plus grand souvenir… Nos coureurs sont allés plus loin que ce qu'ils pensaient être capables de faire… Ils ont couru 72KM… Ils sont finishers de la SAINTELYON!
On ne pourra que les féliciter comme on félicitera nos féminines, arrivées main dans la main, de leur course de 12KM, la SAINTETIC. Elles aussi ont dû affronter des conditions inhabituelles: le froid, la nuit et le denivelé (avec des bosses à 18% de dénivelé) mais ont gardé le sourire du début à la fin. Une expérience qu'elles ne sont pas prêtes d'oublier…
Il faut évidemment remercier Ali, notre coach, qui a permis à nos coureurs de "prendre du plaisir dans la difficulté". Ils ont eu la satisfaction de pouvoir courir du premier au dernier kilomètre alors que beaucoup d'autres ont peiné à terminer la course en marchant.
Quelques-uns de nos coureurs noctambules ont souhaité vous faire partager leur course… En voici leur récit (d'autres sont à venir prochainement):
"Je ne vais pas vous raconter ma SAINTELYON en détail car ça n’a pas d’intérêt. Je vais juste vous conter l’histoire de 8 gars et 4 filles qui un jour ont dit « chiche ».
Tout est parti d’un jour où j’ai demandé à Alex si ça l’intéressait de refaire cette course, il y a de ça environ 1 an puis Alain est venu et ont suivi Fred SEGUIN, Laurent, Aurélien, Fred NOGAS et Julien. Puis quelques courageuses ont tenté l’aventure sur les 12 derniers kilomètres, je parle évidemment de Barbara, Sylvie, Delphine et Florence.
Nous voilà donc partis sur une course et une distance qui nous sont totalement inconnues sauf pour Alex et Fred SEGUIN qui l’ont déjà vécue quelques années auparavant.
C’est déjà le jour du départ pour LYON, le mental est là mais encore quelques interrogations sur la stratégie de course (le ravitaillement, comment s’habiller, l’allure et surtout cette DISTANCE…). Mais Fred est là pour nous donner ses conseils de vieux baroudeur.
Samedi, 17H00, c’est l’heure de partir pour SAINT-ETIENNE.
Après 1H00 de car, nous voici arrivés au parc des expositions de SAINT-ETIENNE où nous posons nos affaires et allons à notre pasta party. C’est encore le moment de rigoler ensemble. Il est 20H00, nous allons maintenant nous reposer un peu en nous allongeant où nous pouvons car le parc est presque déjà plein de coureurs. Nous fermons les yeux, écoutons un peu de musique.
23H00, le speaker commence à réveiller la foule en donnant les dernières recommandations avant le départ et nous donne les bonnes nouvelles :
« Il y a beaucoup de neige sur le parcours, faites attention au verglas. Les derniers relevés sur le mont SAINTE-CATHERINE sont de -6°C avec un ressenti de -12 à -13°C. Cette année sera une vraie SAINTELYON… ». Nous voilà avertis et dans le bain.
Nous partons sur la ligne de départ. Nous faisons partie de la 6ème vague. 0H20, nous sommes enfin libérés. Nous voilà partis pour 72KM.
Le départ est plutôt tranquille mais juste le départ car après seulement 8KM, nous attaquons les premières difficultés. La neige est bien au rendez-vous. La stratégie est simple: les grosses montées seront faites en marchant pour nous préserver. Nous passons le premier ravitaillement et point de contrôle sans nous arrêter puis vient le deuxième point, le fameux mont SAINTE-CATHERINE. Nous voici au 28ème kilomètre et là, c’est une autre course qui commence. Il fait très froid, un vent persistant venu du nord nous paralyse les mains… Nous marchons car incapable de faire autrement. Des congères de 50CM se sont formées le long du chemin. A ce moment là, je me pose la question « Je continue ou j’arrête, j’ai trop froid ? ». Mais le groupe que nous sommes, prend la décision de continuer. Quelques minutes plus tard, nous descendons un long chemin dans les bois, nous arrivons enfin à nous réchauffer à l’abri de ce vent mais maintenant, c’est le temps des premières chutes car les chemins sont complètements verglacés. Ils nous arrivent même de descendre sur les fesses car il est impossible de rester debout sans matériel spécifique.
Nous voici au 3ème point de contrôle, 41KM se sont déjà écoulés… Il est 7H00 du matin et le jour commence à se lever. C’est un autre climat qui commence, à l’opposé de celui que nous avons connu jusque là… Plus de neige, plus de vent et la température repasse aux alentours des -2°C. .. Que ça fait du bien! Puis les kilomètres s’enchainent sans bobo.
Nous sommes au dernier ravitaillement, KM62… Les jambes commencent à fatiguer. J’attaque ces 10 derniers kilomètres au mental car l’allure commence à diminuer. Tiens, je croise Alex sur le parcours mais pas envie de m’arrêter, je veux en finir…
La foule commence à se densifier. Les encouragements sont de plus en plus présents et font beaucoup de bien. C’est le dernier kilomètre, on commence à distinguer l’arrivée mais qu’elle paraît encore tellement loin cette ligne…
Je rentre dans la Halle TONY GARNIER et se dessine devant moi l’arche d’arrivée. Ca y est, je l’ai fait…
Je regarde ma montre, 10h57, je savoure enfin cette victoire.
Je tourne la tête vers la gauche et je vois les filles qui sont là, contentes de nous voir arriver, nous applaudir en nous félicitant. Je ne vois même pas Fred NOGAS et Laurent juste devant moi qui sont arrivés une minute avant moi.
Les filles m’apprennent la mauvaise nouvelle, Aurélien a abandonné au 50ème, merde…
Qu'elle fût dure cette SAINTELYON mais que de bons souvenirs malgré cette partie du mont SAINTE CATHERINE.
Je retiendrai plus particulièrement de cette course, deux images :
- Le flux continu des coureurs avec leurs lampes frontales dans la nuit. On aurait cru une route éclairée sur des kilomètres à la ronde.
- Le levé du jour sur les hauteurs de LYON.
Un petit bilan de cette aventure: 73.1 kilomètres, 2076 D+ et 2453 D- (pour les futurs volontaires).
Il est temps de passer aux remerciements…
Je tiens à remercier mes 7 compagnons d’aventures et plus particulièrement Alex, même si il n’a pas pris le départ de la course avec nous pour des raisons qui lui sont propres, c’est grâce à lui que cette aventure à démarrer il y a un an.
Merci à Fred et Ali pour leurs conseils sur la gestion de course.
Merci aux filles qui ont été là sur là ligne d’arrivée.
Et une nouvelle fois, merci à Ali pour sa prépa qui nous a permis d’aller au bout.
Petit message pour Aurélien : ne sois pas déçu, tu as été au bout de ce que tu pouvais. Il y en aura d’autres, j’en suis sûr…
Benji"
Place maintenant à la récupération. Cette dernière avait commencé quelques heures après la course. Flo nous fait part des moments difficiles de nos SAINTELYONNEURS quand il a fallu simplement prendre de train du retour:
"Petit resumé du retour… Me voilà avec 5 mecs… Pas un plus frais que l'autre! Alain a même surnommé Aurelien le crayon mais, au fur et à mesure des changements de gares, à PARIS et dans le métro, j'entendais leurs pieds traîner et leurs grands yeux devant la descente ou la montée des marches. J'ai bien rie en tout cas mais c'était genial. Je leur ai dit que je serai leurs coach pour leur retour au footing 😂😂😂. Moi, j'étais super contente de courir avec les filles et sans douleur au mollet. C'est un sacré trail. Pas du tout le même que chez nous 😉!
Flo"
PARCOURS DE LA SAINTELYON:
LA SAINTELYON EN IMAGES: